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vendredi 11 avril 2014

Les coups de coeur de Thierry Boillot



Le Vietnam dans les années 80. Avec ses valeurs et ses croyances, lesquelles, souvent, bousculent notre logique occidentale. Pour nous guider, Duong Thu Huong déploie une large palette littéraire. Lyrique, poétique, classique, populaire… Brillante surtout !
L’histoire de Thahn, garçon de bonne famille qui fuit les siens lorsqu’il se découvre homosexuel, pourrait presque paraître banale. Il n’en est rien. L’auteure peut brutalement passer de la beauté des fleurs à la puanteur des excréments pour nous transporter des joies de l’enfance à l’horreur du bagne… Comment ce fils prodigue a-t-il pu tomber si bas ? Tandis qu’autour de lui d’autres destins virent au drame absolu, Thahn a commis l’irréparable. Pour autant, son chemin noyé de larmes sera celui d’une rédemption à l’issue d’un combat éprouvant. Personne ne sort indemne de ce roman fleuve sans cesse nourri par des torrents d’émotion.
LIRE « Les Collines d’Eucalyptus », Duong Thu Huong, Sabine Wespieser éditeur, 779 p., 29 €.


Ames sensibles, prenez garde ! « Crime » n’est pas du style peaufiné à l’encre sympathique. L’Ecossais Irvine Welsh a tout de même signé « Trainspotting » qui offrait une vision plutôt trash du quotidien de jeunes héroïnomanes en roue libre. Cette fois, nous suivons les vacances prénuptiales pour le moins mouvementées de l’inspecteur Lennox en Floride, lequel cherche à évacuer l’horreur d’une éprouvante affaire de pédophilie. Traumatisé, Lennox finit par voir des pédophiles partout… Jusqu’à découvrir une gamine de 10 ans sous la menace d’un implacable et puissant réseau de prédateurs qu’il va devoir combattre entre Miami et les marais des Everglades, infestés de « sympathiques » alligators. Heureusement, les pointes d’humour britannique chères à Welsh agissent tel un contrepoison aux pires actes nauséeux de pervers inqualifiables. Le suspense, lui, reste « insoutenable ». Il n’y a pas d’autre mot.
LIRE « Crime », Irvine Welsh, éd. Au Diable Vauvert, 480 p., 22 €.

Bienvenue dans l’univers déliquescent d’une bourgeoisie survivante d’un autre âge, merveilleusement dépeinte par Martin Suter, auteur zurichois, à ses heures parolier pour Stephan Eicher. En version polar, son héros, Allmen, connaît bien cette haute société dont il est issu. Là où le vol d’un tableau de maître est d’autant plus intolérable que celui-ci fut un cadeau d’amour. Ça tombe bien : dandy désœuvré et flanqué d’un couple de clandestins qui sont à la fois ses domestiques et de précieux collaborateurs, Allmen fait valoir ses talents de détective expert en « disparition » d’œuvres d’art. Dans le cas présent, « Les Dahlias » de Fantin-Latour dérobés à une certaine Dalia donnent lieu à une enquête savoureuse. Pour résoudre l’énigme florale, Allmen devra déjouer nombre de manipulations. Et le lecteur ne découvrira qu’à la dernière page qu’il s’était lui aussi égaré sur une mauvaise piste…
LIRE « Allmen et les dahlias », Martin Suter, Christian Bourgeois éditeur, 190 p., 15 €.


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