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mardi 25 février 2014

Le coup de coeur d'Anne Vouaux


Elle était « l’appât 455 », la prisonnière qui hurle « non » en elle-même quand on la torture, un sac suintant le sang et le sperme sur la tête ; il était le chef des tortionnaires de cette dictature appelée république théologique. Réfugiée à l’étranger, elle est devenue traductrice. Colonel en fuite demandeur d’asile, il se plie à un interrogatoire dont elle assure la traduction. En silence glacé, ils se reconnaissent… Ces deux êtres, qu’un régime politique autoritaire a laminés, s’apprivoisent de loin, opposés par leurs idéaux mais touchés par la même grâce d’un amour fou pour leur conjoint resté au pays. On aurait pu craindre l’écueil facile du syndrome de Stockholm : il est magistralement évité. La journaliste et romancière Fariba Hachtroudi, née en Iran, signe un livre tout en tensions, nerveuse alternance de monologues croisés d’où émergent lentement deux destins brisés, mais pas vaincus.
LIRE « Le colonel et l’appât 455 », Fariba Hachtroudi, éd. Albin Michel, 184 p., 16 €.

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