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vendredi 1 août 2014

Vaine vanité



Il y a là beaucoup de silences, de non-dits, de drames qui se tordent et se retournent, et se finissent en eau-de-boudin. On voudrait faire bonne figure, alors on ment, on (se) raconte ses sornettes, on éclaire faussement la grisaille du quotidien. Mais inutile, Tobias Wolff, implacable dans ses nouvelles étourdissantes, ne laisse aucun espoir : ce qui est fait est fait. « On ne peut visiter l’histoire que comme on visite un cimetière, un chapeau à la main. » Le reste, gesticulations, fantasmes, culpabilité, est d’une vaine vanité : « On peut lire les inscriptions gravées sur les pierres. On ne peut pas les réécrire. » Oui, on a bien trahi ses camarades à Prague après le printemps de 68. Oui, son fils n’ira pas en médecine malgré les tricheries. Oui, l’argent humilie davantage qu’il ne réconforte. Dix histoires impitoyables. « Il en est ainsi du meilleur des hommes et du pire des hommes. »
LIRE « Notre histoire commence », Tobias Wolff, Christian Bourgois éditeur, 184 p., 15 €.

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