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vendredi 12 septembre 2014

Les coups de coeur de Jacques Bertho



Dans le ciel personnel de Sam Simoneaux, Cajun de la Nouvelle-Orléans, « des disparus (…) découpaient d’énormes trous » : d’abord sa famille, exécutée par des brutes arriérées, puis la mort de son propre enfant. Et voilà que s’ajoute le rapt d’une fillette, Lily, que Sam n’a pas su empêcher. Pour retrouver les malfrats, il suit les parents de Lily, musiciens sur un bateau-dancing-bar itinérant du Mississippi. Sam, qui a déjà secouru une fillette en France à la fin de « l’obscur charnier » de 14-18, sauvera-t-il Lily ?  Pour cela, il va plonger dans un monde brutal, se frotter à un clan cauchemardesque embourbé dans une fange immonde, tout en se méfiant des pulsions qui le pousseraient à se venger des assassins de sa propre famille …
La sensibilité courageuse de Sam imprègne ce livre attachant qui s’écoule au fil du grand fleuve, au rythme du jazz New Orleans, de rixes homériques, de drames qui s’enchaînent…
LIRE « Nos disparus », Tim Gautreaux, éditions du Seuil, 540 p., 23 €.


Même plus flic, John Rebus ! La retraite a sonné pour cet ex-inspecteur, aussi doué qu’opiniâtre : il n’est plus qu’un civil qui bosse par raccroc aux affaires classées de la police écossaise. N’hésitant pas à pêcher des infos auprès de la pègre, regardé comme un empêcheur d’enquêter en rond, il va à nouveau semer la perturbation, cette fois à propos de disparitions de jeunes filles…
Ian Rankin possède magistralement son personnage de Rebus (il l’a créé en 1987), un flic à l’ancienne, cheval de retour rétif à l’autorité, très « gnôle et nicotine » ; un type mal embouché, cachottier, en plus, mais que sa « vieille rage de vivre n’a toujours pas lâché ». Et qui traîne derrière ses provocs une compagne discrète mais douloureuse : une lourde solitude.
Comme toujours chantre de son Ecosse aux vastes landes vides, Rankin signe un nième polar réussi malgré une fin un brin tirée par les cheveux…
LIRE « Debout dans la tombe d’un autre », Ian Rankin, éd. du Masque, 477 p., 22,50 €.

« Pourquoi ne pas sertir un diamant dans une crotte de chien, tant qu’on y est ? » : Owen parle ainsi de sa ville, Niagara Falls, surnommée Cataract City, où « on a eu le culot de transformer une des sept merveilles du monde » (les fameuses chutes) « en réservoir de boutiques à T-Shirts ». Owen a grandi là avec son meilleur ami Duncan. Liés « à la vie-à la mort » pour avoir, gamins, sauvé ensemble leur peau, ils sont à présent des adultes. Mais tandis que l’un surnage (il est devenu flic) malgré la ruine de ses espoirs après une brutale agression, l’autre est sur le point de couler : ses fréquentations l’ont conduit à la case prison…

Les affrontements, chutes, éloignements et rapprochements entre « Dunks » et « Dutchie Owen » dessinent un roman fort bien écrit, âpre et prenant, au rythme soutenu de flashbacks passant par des combats de catch, de boxe, de chiens, et où flotte l’obsédant relent de Cataract City…
LIRE « Cataract City », Craig Davidson, éd. du Seuil, 481 p., 22,90 €.



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