Nos jours sont faits de hauts et de bas : « La
vie s’éloigne, mais elle revient ». Comme la marée, montante puis
descendante, mais obstinée, toujours là. Le regretté J.-B. Pontalis, disparu en
janvier dernier, revient sur ces grains de sable, heureux ou malheureux, qui
font le sel de notre existence. Une femme qu’on quitte, une autre qui espère
encore alors que son mari vient de se noyer, un homme qui perd le goût de sa
belle maison à la mort de son épouse, un homme comblé par la vie (« profession
lucrative, femme « parfaite », enfants « adorables ») qui
paye la nuit, par l’insomnie, le néant de sa vie. Tant de destins, si proches
de nous, comme ces voisins de serviette l’été sur la plage : on rit ou on
s’exaspère de leur comédie, on voit si clair dans ce qui ne va pas chez eux. On
en oublie, sous le soleil, nos propres désarrois, nos propres échecs. Pontalis
nous rappelle à l’ordre : implacable.
LIRE « Marée
basse marée haute », J.-B. Pontalis, éd. Gallimard, 144 p., 13,90 €.
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