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vendredi 16 août 2013

Un sablier d’os



Maman perd la boule, elle s’affaire comme un lion en cage, elle panique et pleure sans cesse. Le déclin est à la fois lent et violent. Papa est épuisé, mais ne se résous pas à la placer. L’éternelle culpabilité. Les enfants se relaient et parmi eux Edwin, l’écrivain, qui tient ce « Livre d’heures ». Tout devient insupportable : se souvenir de qui elle était avant que la maladie ne la frappe; regarder son état en face.
Un monde s’en va : « Vous étiez le centre, toi et papa. Nous étions des enfants et vous étiez des parents. Un univers gravitait autour de vous. » Un univers qui s’effiloche, part en lambeaux. On s’interroge sur ce représente la vie en fin de compte.  Pas grand-chose quand on voit cette femme, autrefois si dynamique, n’être plus que l’ombre d’elle-même. Un fantôme hors de contrôle, « comme si j’étreignais un sablier d’os et de peau. » Alzheimer raconté avec beaucoup de tendresse, de force, de poésie.
LIRE « Psaumes balbutiés », Edwin Mortier, éd. Fayard, 190 p., 15 €.

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