Maman perd la boule,
elle s’affaire comme un lion en cage, elle panique et pleure sans cesse. Le
déclin est à la fois lent et violent. Papa est épuisé, mais ne se résous pas à
la placer. L’éternelle culpabilité. Les enfants se relaient et parmi eux Edwin,
l’écrivain, qui tient ce « Livre d’heures ». Tout devient
insupportable : se souvenir de qui elle était avant que la maladie ne la
frappe; regarder son état en face.
Un monde s’en va :
« Vous étiez le centre, toi et papa. Nous étions des enfants et vous étiez
des parents. Un univers gravitait autour de vous. » Un univers qui
s’effiloche, part en lambeaux. On s’interroge sur ce représente la vie en fin
de compte. Pas grand-chose quand on voit
cette femme, autrefois si dynamique, n’être plus que l’ombre d’elle-même. Un fantôme
hors de contrôle, « comme si j’étreignais un sablier d’os et de
peau. » Alzheimer raconté avec beaucoup de tendresse, de force, de poésie.
LIRE « Psaumes balbutiés », Edwin Mortier, éd. Fayard, 190 p., 15 €.
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