Un homme de devoir peut-il perdre la foi dans le travail
bien fait ? En 1945 déjà, chargé d’exécuter une gardienne de camps nazis,
notre exécuteur en chef du Royaume britannique, puisque c’est de lui dont il
s’agit, avait commis l’erreur de croiser les yeux, « grands et très
bleus », de la froide aryenne. Une erreur sans lendemain, croyait-il, lui
qui se disait simplement chargé de transformer une matière vivante en matière
morte. Ce sont ses mots.
Mais les certitudes de notre bourreau zélé vont vaciller
une nouvelle fois dans l’immédiat après-guerre face à Ruth Ellis. Elle a certes
tué son amant, elle a été condamnée, elle doit être pendue. Mais sa vie, quelle
tragédie ! Une battante de chaque instant, prête à tout pour se sortir de
la misère. Innocente ou manipulatrice ? Dans un Londres suintant de
crasse, de pluie et de brouillard, Didier Decoin nous régale à jouer au jeu
pervers du chat et de la souris.
LIRE « La
pendue de Londres », Didier Decoin, éd. Grasset, 336 p., 18,90 €.
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