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vendredi 9 août 2013

Dans les yeux



Un homme de devoir peut-il perdre la foi dans le travail bien fait ? En 1945 déjà, chargé d’exécuter une gardienne de camps nazis, notre exécuteur en chef du Royaume britannique, puisque c’est de lui dont il s’agit, avait commis l’erreur de croiser les yeux, « grands et très bleus », de la froide aryenne. Une erreur sans lendemain, croyait-il, lui qui se disait simplement chargé de transformer une matière vivante en matière morte. Ce sont ses mots.
Mais les certitudes de notre bourreau zélé vont vaciller une nouvelle fois dans l’immédiat après-guerre face à Ruth Ellis. Elle a certes tué son amant, elle a été condamnée, elle doit être pendue. Mais sa vie, quelle tragédie ! Une battante de chaque instant, prête à tout pour se sortir de la misère. Innocente ou manipulatrice ? Dans un Londres suintant de crasse, de pluie et de brouillard, Didier Decoin nous régale à jouer au jeu pervers du chat et de la souris.
LIRE « La pendue de Londres », Didier Decoin, éd. Grasset, 336 p., 18,90 €.

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