Marie, la fille de Jean-Louis Fournier, c’est l’enfant
que tout le monde voudrait avoir, belle, intelligente, une graphiste de talent.
Il vient de la perdre. Elle était « charmante et drôle. Elle est devenue
une dame grise, sérieuse comme un pape. » Elle est entrée en religion, on
ne sait pas laquelle, dans les filets d’un homme surnommé par l’auteur Monseigneur,
« un illuminé, mais il n’éclaire pas. » Elle ne donne presque plus de
nouvelles à son père, ou alors c’est pour lui demander de l’argent. S’il n’en
donne pas, elle le traite de « vieux gamin égoïste et sadique ». Elle
multiplie les messes pour sauver son âme. Elle n’a plus jamais tort, médit de
tout le monde. Papa, ironique et accablé, s’interroge : « Pourquoi,
depuis que tu es à Dieu, tu es odieuse ? ». Même si, au fond, il se dit que « l’important, c’est
qu’elle soit heureuse », très vite, il s’inquiète : « Est-ce
qu’elle est heureuse ? »
LIRE « La
servante du Seigneur », Jean-Louis Fournier, éd. Stock, 160 p., 14 €.
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