C’est un peuple jeune, au-delà du bout du monde. Mais l’horizon
y est bouché : « À court terme, il n’y a pas de travail. À long
terme, il n’y a plus de pays. » Julien Blanc-Gras revient de l’archipel de
Kiribati, trente-trois confettis perdus au milieu du Pacifique. Un chapelet
d’îles en voie de disparition. Et ses habitants, « les gens les plus
serviables et les moins efficaces du monde », n’y sont pour pas grand-chose.
La faute au réchauffement climatique : le niveau de la mer monte doucement
mais sûrement, et noie ce morceau de terre sans relief. Les pays riches,
responsables de la catastrophe, se donnent bonne conscience en déversant de
l’aide, mal utilisée (évidemment ?). Le témoignage est accablant,
désespérant, et pourtant écrit avec beaucoup d’humour, au rythme de formules
bien senties. On dirait le paradis, il se peut finalement que Julien Blanc-Gras
ait visité l’enfer.
LIRE
« Paradis [avant liquidation] », Julien Blanc-Gras, éd. Au Diable
Vauvert, 260 p., 17 €.
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