Wax veut traverser à la nage le détroit d’Ormuz, le
détroit de tous les dangers coincé entre l’Iran, Oman et les Émirats arabes
unis, où passe 30% du commerce mondial de pétrole… et où croisent de nombreux
navires de guerre, notamment américains. Mais qui est Wax ? Un lobbyiste
influent (il semble avoir ses entrées partout) ou un simple
pique-assiette ? On ne le saura jamais. Ce que nous lisons est une sorte
de carnet de route des mois ayant précédé la traversée, tenu par un mystérieux
narrateur, semble-t-il l’homme à tout faire de Wax. Un collaborateur obsédé par
les détails (attaché à « s’en tenir aux faits ») et qui n’installe
pourtant aucune certitude pour le lecteur. Jean Rolin livre un grand roman de
l’absurde. Ce n’est pas le Godot de Beckett que nous attendons, mais cet
improbable Wax. Roman sur l’absurde en géopolitique aussi : absurdité,
entre autres, de la surenchère à l’armement ou de la mégalomanie des pays du
Golfe.
LIRE
« Ormuz », Jean Rolin, éd. P.O.L, 220 p., 16 €.
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