Voici
un premier roman d’une grâce peu commune, procurant un moment de lecture
suspendu. Ogawa Ito nous entraîne dans un univers intemporel, délaissant très
vite les rythmes imposés de la ville pour la langueur des saisons de la campagne.
Après avoir tout perdu en un soir – son petit ami, ses ustensiles de cuisine,
sa voix -, la jeune Rinco retourne chez sa mère. Ayant là pour seul langage la
cuisine, elle y ouvre un minuscule restaurant à une seule table, dans lequel
elle concocte des repas sur mesure pour combler les attentes de ses clients. La
nature, les productions des paysans locaux et son immense générosité lui
fournissent la matière à des plats qui font des miracles, médités comme des
prières, élaborés comme des doudous pour les bleus à l’âme. Retour imposé à la
nature, à la mère, à la matrice, à l’essence : ce livre d’une grande
délicatesse a été adapté au cinéma en 2010.
LIRE « Le restaurant
de l’amour retrouvé », Ogawa Ito, éd. Philippe Picquier, 243 p., 19 €.
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