Les grands fauves ne laissent
pas s’échapper leur proie. Les trois fauves choisis par Hugo Boris (il y aurait
pu en avoir bien d’autres) ont saisi leur époque et ne l’ont plus lâchée,
craints, respectés, vénérés, haïs aussi. Danton, Victor Hugo, Winston
Churchill. L’auteur, certes bien documenté, ne fait pas œuvre d’historien. Il
cherche à comprendre le flirt de ces prédateurs avec la Mort. Tous trois se
sont arrachés des traumatismes de leur enfance (Danton massacré par un taureau,
puis piétiné par des porcs !), basculant du côté de la force. Boris
Cyrulnik appellerait cela de la résilience.
Trois longues nouvelles,
donc. Trois portraits en miroir, résolument inhabituels. Les parcours, les
destins, les œuvres sont là, habilement tissés pour dire ce que les faits, la
biographe seule ne sauraient expliquer. Ce qui aura permis à ces êtres de se
rendre au-dessus de la mêlée, et de toujours mépriser la médiocrité.
LIRE « Trois grands fauves », Hugo Boris, éd.
Belfond, 202 p., 18 €.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire