Au royaume des dingues, les paumés sont rois. Ou
inversement… Sorti « guéri » de l’enfer des prisons, Cigano, gitan au passé
sulfureux, croise Narcisa, princesse défoncée au crack. Ces Roméo et Juliette
des favelas, se déchirent entre désir de mort et instinct de survie. Leur folle
passion amoureuse rime avec addictions et autodestruction. Avec un Brésil sans
football ni samba joyeuse en toile de fond, Jonathan Shaw, fils du jazzman
Artie Shaw, nous plonge dans un thriller psychologique en forme de spirale
infernale. Sexe, violence, drogue, magie noire… L’état des lieux est
saisissant. Le style est haletant, sec, immédiat (Bukowski, sors de ces pages
!). Au moment où l’éditeur 13e Note annonce sa mise en standby, il est urgent
d’empoigner ce pavé digne d’une littérature américaine indépendante et
révoltée. Iggy Pop, Johnny Depp et Jim Jarmush figurent dans le premier cercle
des fans de Shaw. Il y a pire comme compagnie.
LIRE « Narcisa
», Jonathan Shaw, 13e Note éditions, 464 p., 23,90 €.
On
n’a franchement pas très envie de vivre dans le monde que nous révèle Kent
Harrington au fil de ce roman noir, où les codes du genre sont respectés à la
lettre. L’affaire se passe sur une île paradisiaque des Caraïbes. Seulement
voilà : la disparition d’une jeune fille délurée, mais de bonne famille
(un clone de Paris Hilton ?), fait la une de la presse mondiale. Et le
tsunami médiatique va déferler. Comment préserver la réputation de l’île, de
ses notables, sans nuire à la « discrétion » de la mafia
locale ? Comment faire mousser l’info, acheter de faux témoins, de faux
suspects, nourrir le scandale pour mieux rassasier « la bête » ?
En l’occurrence : les foules avides d’histoires hautes en sensations
fortes… Les politiques vont s’en mêler. Tout comme les Américains. Tout ira
tellement vite qu’à la fin, coupables, traitres et victimes finiront dans le
même sac. Et dire que ce monde-là, c’est le nôtre…
LIRE « Tabloïd
Circus », Kent Harrington, éd. Denoël, 414 p., 21,90 €.
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