Rechercher dans ce blog

vendredi 27 juin 2014

Les coups de coeur de Sabine Hartmann



Voltaire génial philosophe, négociant infatigable, vient de faire publier en Belgique ses « Lettres philosophiques ». Mais Voltaire est aussi un gastronome et, par ses achats judicieux, fait affaire avec le coton, les nombreuses épices et le café, une de ses gourmandises. Chez lui, il n’est question que de bonne cuisine pour de saines réflexions. Avec parfois des plats plus indigestes, qu’il subit parfois pour tenter d’atteindre un poste d’académicien. Entouré de l’exquise Emilie, marquise du Châtelet, qui fait preuve d’une redoutable perspicacité, et de l’abbé Linant, gourmand invétéré, Voltaire va affronter bien des machinations.
Au milieu de stratégies gustatives, d’alliances, de trahisons, nous allons croiser Richelieu, les familles de Guise et de Condé. Mais à cause de ses écrits, Voltaire doit encore fuir. Les festins de roi se sont déplacés sur les champs de bataille. Un livre truculent !
LIRE « Crimes et condiments », Frédéric Lenormand, éd JC Lattès, 336 p., 17 €.



Vuong Duy Binh est né au Vietnam en 1968, alors que la guerre faisait rage. La fuite de son père Hoa dans le maquis des Viêt-Cong alors qu’il n’a qu’un mois, laisse sa mère Phuong seule. Pour retrouver son mari, Phuong entre en résistance et transporte des marchandises pour les réseaux clandestins. Elle décide de traverser la jungle avec son bébé pour le rejoindre. Les premiers contacts de Vuong Duy Binh avec son père ne sont qu’autorité, elle n’aura jamais d’affinités avec lui. Lui, c’est avec son grand-père chinois qu’il s’entend bien. Il lui permettait de rester auprès de lui dans sa boutique. Il lui apprenait la langue et les rites de son pays d’origine.
Mais Phuong se fait arrêter avec son fils. Ensemble, ils découvrent les geôles. Sa mère résiste aux tortures et c’est le grand-père qui paie la caution. Pendant ce temps, Hoa monte en grade avec ses trafics. Début 1975 tout s’accélère, les communistes installent leur pouvoir avec leurs milices. Hoa prend une maîtresse et joue tout l’argent du ménage. Les boat-people s’organisent. Finalement, seul Vuong Duy Binh embarquera pour un voyage périlleux. Il échoue en Malaisie avant, après une visite de la Croix-Rouge, d’opter pour la France.
Le 4 octobre 1979, à 11 ans, il atterrit à Paris. Il apprend vite et intègre un foyer en banlieue parisienne. Dès l’année suivante, il travaille le dimanche pour envoyer de l’argent et des médicaments à sa mère. Pour lui « chaque jour est un jour neuf et différent ». Il passe son bac et choisit d’être pharmacien dans l’industrie. Des nouvelles de sa famille l’informent qu’Hoa ne se sort pas de ses dettes et mène toujours une double vie. Vuong Duy Binh se démène pour faire venir sa famille en France. Ils débarquent sur notre sol en 1991. Une belle leçon de vie et un formidable témoignage sur cette période mouvementée de l’Histoire contemporaine.
LIRE « Loin des yeux de ma mère », Vuong Duy Binh, éd. First, 236 p., 17,95 €. 


Les filières alimentaires internationales sont décortiquées par le cabinet de conseil TracFood, dont le fondateur, Camille Dupreux, un ancien de la Royale, est associé à Marco, un jeune ingénieur rigoureux. Leur travail consiste à donner une labellisation aux industriels. Camille, qui enquêtait sur une société ukrainienne qui importe poulets et poissons en France, disparait sans laisser de trace. Des documents déposés par Léna, une jeune prostituée ukrainienne, recèlent des indications troublantes sur une filière chinoise d’importation peu ragoutante via Odessa. Il n’est question que de coût et de marge bénéficiaire et tout le monde ferme les yeux pour obtenir gros volumes et petits prix. Le cruel Zarov, parrain mafieux ukrainien, dirige ses opérations entre Chine, Ukraine et France, mais quels sont ses liens avec Turenne, le commanditaire principal de la société TracFood ? Quels secrets va découvrir Marco ?
LIRE « Les fauves d’Odessa », Charles Haquet, éd. du Masque, 282 p., 6,90 €.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire