Voltaire génial philosophe, négociant infatigable, vient
de faire publier en Belgique ses « Lettres philosophiques ». Mais
Voltaire est aussi un gastronome et, par ses achats judicieux, fait affaire
avec le coton, les nombreuses épices et le café, une de ses gourmandises. Chez
lui, il n’est question que de bonne cuisine pour de saines réflexions. Avec
parfois des plats plus indigestes, qu’il subit parfois pour tenter d’atteindre
un poste d’académicien. Entouré de l’exquise Emilie, marquise du Châtelet, qui
fait preuve d’une redoutable perspicacité, et de l’abbé Linant, gourmand
invétéré, Voltaire va affronter bien des machinations.
Au milieu de stratégies gustatives, d’alliances, de
trahisons, nous allons croiser Richelieu, les familles de Guise et de Condé.
Mais à cause de ses écrits, Voltaire doit encore fuir. Les festins de roi se
sont déplacés sur les champs de bataille. Un livre truculent !
LIRE
« Crimes et condiments », Frédéric Lenormand, éd JC Lattès, 336 p.,
17 €.
Vuong Duy Binh est né au Vietnam en 1968, alors que la
guerre faisait rage. La fuite de son père Hoa dans le maquis des Viêt-Cong alors
qu’il n’a qu’un mois, laisse sa mère Phuong seule. Pour retrouver son mari,
Phuong entre en résistance et transporte des marchandises pour les réseaux
clandestins. Elle décide de traverser la jungle avec son bébé pour le
rejoindre. Les premiers contacts de Vuong Duy Binh avec son père ne sont
qu’autorité, elle n’aura jamais d’affinités avec lui. Lui, c’est avec son
grand-père chinois qu’il s’entend bien. Il lui permettait de rester auprès de
lui dans sa boutique. Il lui apprenait la langue et les rites de son pays
d’origine.
Mais Phuong se fait arrêter avec son fils. Ensemble, ils
découvrent les geôles. Sa mère résiste aux tortures et c’est le grand-père qui
paie la caution. Pendant ce temps, Hoa monte en grade avec ses trafics. Début
1975 tout s’accélère, les communistes installent leur pouvoir avec leurs
milices. Hoa prend une maîtresse et joue tout l’argent du ménage. Les boat-people
s’organisent. Finalement, seul Vuong Duy Binh embarquera pour un voyage
périlleux. Il échoue en Malaisie avant, après une visite de la Croix-Rouge, d’opter
pour la France.
Le 4 octobre 1979, à 11 ans, il atterrit à Paris. Il
apprend vite et intègre un foyer en banlieue parisienne. Dès l’année suivante,
il travaille le dimanche pour envoyer de l’argent et des médicaments à sa mère.
Pour lui « chaque jour est un jour neuf et différent ». Il passe son bac et
choisit d’être pharmacien dans l’industrie. Des nouvelles de sa famille
l’informent qu’Hoa ne se sort pas de ses dettes et mène toujours une double
vie. Vuong Duy Binh se démène pour faire venir sa famille en France. Ils
débarquent sur notre sol en 1991. Une belle leçon de vie et un formidable
témoignage sur cette période mouvementée de l’Histoire contemporaine.
LIRE
« Loin des yeux de ma mère », Vuong Duy Binh, éd. First, 236 p.,
17,95 €.
Les filières alimentaires internationales sont
décortiquées par le cabinet de conseil TracFood, dont le fondateur, Camille
Dupreux, un ancien de la Royale, est associé à Marco, un jeune ingénieur
rigoureux. Leur travail consiste à donner une labellisation aux industriels.
Camille, qui enquêtait sur une société ukrainienne qui importe poulets et
poissons en France, disparait sans laisser de trace. Des documents déposés par
Léna, une jeune prostituée ukrainienne, recèlent des indications troublantes
sur une filière chinoise d’importation peu ragoutante via Odessa. Il n’est
question que de coût et de marge bénéficiaire et tout le monde ferme les yeux
pour obtenir gros volumes et petits prix. Le cruel Zarov, parrain mafieux
ukrainien, dirige ses opérations entre Chine, Ukraine et France, mais quels
sont ses liens avec Turenne, le commanditaire principal de la société TracFood
? Quels secrets va découvrir Marco ?
LIRE
« Les fauves d’Odessa », Charles Haquet, éd. du Masque, 282 p., 6,90
€.
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