" Dès
le plus jeune âge, j’ai joué les Don Juan ou les Casanova tout en envisageant
une carrière de soldat et de révolutionnaire à l’image de Bakounine et de Che
Guevara… » Ainsi se livre l’écrivain Edward Limonov dans « Le livre
de l’eau », autobiographie (ou autofiction ?) rédigée en courts
épisodes vécus dans un décor aquatique, écrite alors que l’auteur, politicien
nationaliste, vient d’être jeté en prison par Poutine. Donc, Limonov et sa
crise d’asthme à Nice, Limonov copulant avec Natacha au bord de l’Atlantique en
Bretagne, Limonov en train de se battre dans les rues de Moscou ou à la
frontière du Tadjikistan… L’auteur balaie sa vie d’une anecdote à une autre,
d’une époque à une autre, range ses tranches de vie par mers, fleuves, lacs,
fontaines. Au lecteur de juger de la pertinence de cette mise en perspective.
On ne saura rien de ce qui anime ses choix : peut-être rien d’autre que la
rage d’être.
Anne Vouaux
LIRE « Le livre de l’eau »,
Edward Limonov, éd. Bartillat, 287 p., 20 €.