Inspecteur de la « Crim’ » londonienne, Jack Carrigan a
jadis été victime en Ouganda d’un drame qui le hante. Ce passé lui revient en
pleine figure lorsqu’il se voit chargé de l’enquête sur le meurtre atroce d’une
étudiante ougandaise, Grace Okello. Malgré son chef qui n’a plus confiance en
lui et lui met dans les pattes l’enquêtrice Geneva Miller, Carrigan s’acharne à
retrouver l’assassin et son commanditaire. L’improbable tandem Carrigan-Miller
va-t-il fonctionner ? Tous deux sont des bourreaux de travail qui tentent
ainsi, chacun, d’ « esquiver sa vie » ratée. Mais leurs investigations
dérangent en haut lieu…
Plongée dans un Londres de clandestins et de réfugiés
africains, parfois au cœur d’une infra-communauté minée par la misère et la
drogue et où rôde la terrible ombre des enfants-soldats, l’enquête,
efficacement racontée, vacille de fausses pistes en impasses, de surprises
sanglantes en horreurs macabres.
LIRE « Le Vent
à gorge noire », Stav Sherez, éd. Stock, 403 p., 22 €.
Dans la famille Wolfe, contrebandiers de père en fils
entre Texas et Mexique, demandez Eddie, vous ne serez pas déçu… Eddie, qui
s’est éloigné de son clan et ses lois, s’est fait embaucher comme gardien d’une
riche propriété d’un chef de cartel mexicain. Il commet une super-bavure après
avoir séduit la maîtresse d’un mafieux. Seule issue, la fuite, en traversant la
désertique « Tierra del diablo » pour passer aux USA. Mais les tueurs du
cartel, poètes du fusil à lunette, des pruneaux mortels et du poignard
d’égorgeur, sont aux trousses du couple. De même que tous les flingueurs
assoiffés de dollars de ce no man’s land brûlé par le soleil… Tandis que le
clan Wolfe prépare aussi l’artillerie…
Excellent polar de cavale au suspense sans cesse relancé,
« La Loi des Wolfe » est aussi un portrait effrayant de la mainmise de cartels
hyperviolents sur le Mexique et des guerres sauvages entre gangs qui
pourrissent le pays.
LIRE « La Loi
des Wolfe », James Carlos Blake, éd. Rivages, 284 p., 21 €.
« Costaud comme un bœuf », Danny Bedford est hélas faible
d’esprit depuis un accident quand il était gamin, dans lequel ses parents sont
morts. Ce qui en fait la risée de son village –
Wyalusing, 379 âmes, département cambrousse profonde, quelque part en
Pennsylvanie. Danny le géant est pourtant un vrai gentil. Tout l’inverse de Mike
Sokowski, l’adjoint du shérif, teigne pourrie, la malhonnêteté et la méchanceté
rivées au cœur, un picoleur violent et grossier qui, en plus, trafique dans la
marijuana. Pour Sokowski, l’innocent Danny sera le bouc émissaire idéal lorsque
Mindy, la serveuse du restau du coin, va être assassinée… Mais un terrible engrenage va s’enclencher…
Sur les traces du géant Lennie des « Souris et des hommes
» de Steinbeck, Danny est remarquablement portraituré par l’auteur, qui décline
aussi de belle manière le thème du flic corrompu et brutal qui impose sa loi
dans son patelin.
LIRE « Deep Winter », Samuel W. Gailey, éd.
Gallmeister, 315 p., 23,40 €.
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