Joseph est ouvrier agricole dans le Cantal, « au bas
du bas de l’échelle », mais ça ne le dérange plus. Il est revenu de l’enfer,
tombé dans le trou de la boisson, abusé aussi par Sylvie qui sortait de la
« misère » pour se jeter dans ses bras et, en fin de compte, lui
faire payer tout ce qu’elle avait subi des autres hommes. Joseph est à présent
proche de la retraite, il travaille chez des patrons honnêtes, il est
« gentil, pas bavard, […] du paysan solide. » Sa fierté : une
étable bien tenue, là où « l’odeur large des bêtes est bonne à respirer,
elle vous remet les idées à l’endroit. » Et quand sa tête ou son ventre se
crispe, il se fait des listes, de dates, de lieux, de noms, c’est son point
fort, et son pré carré se remet à tourner rond. Marie-Hélène offre une tendre
élégie en prose à un monde en voie de disparition, un chant à la gloire de ces
gens de bien aux mains calleuses et au cœur pur. Une splendeur.
LIRE
« Joseph », Marie-Hélène Lafon, éd. Buchet-Chastel, 142 p., 13 €.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire