L’intrigue, celle d’un écrivain grand amateur de laudanum
- Thomas De Quincey, l’auteur de « Confessions d’un mangeur d’opium anglais »
qui fit scandale au moment de sa parution - accusé de crimes atroces, est rondement
menée. Mais plus que celle-ci, c’est avant tout l’atmosphère que dégage le
dernier roman de David Morrell qui séduit. Le Canadien nous entraîne dans le
Londres de 1854 qu’il fait revivre avec un brio étonnant, s’appuyant sur des
faits véridiques, restitués dans leurs moindres détails. La ville, devenue la
plus grande métropole de l’époque avec quatre millions d’habitants, est encore
marquée par les tueries de Ratcliffe Highway, survenues quelques années plus
tôt, et vit dans la hantise de nouveaux meurtres. Dans ces rues noyées de
brouillard, l’écrivain en quête de réhabilitation et un tueur machiavélique se
livrent un duel sans merci qui fera de nombreuses victimes...
LIRE «
Portrait de l’assassin en artiste », David Morrell, éd. Marabout, 380 p., 19,90
€.
Lorsqu’ils étaient enfants, Glen Dibb et Craig Schofield
ont battu à mort Kenny Chester, un vieil homme sans défense. Depuis, l’eau a
coulé sous les ponts : après avoir purgé leur peine, ils ont changé d’identité
et se sont construit une nouvelle existence. Mais leur passé finit par les
rattraper : ils sont tous deux assassinés. Dans cette Angleterre ouvrière
profondément marquée par l’ère Thatcher, l’inspecteur Grant Foster, flic
incorruptible, coriace et tenace, est chargé d’une enquête d’autant plus délicate
qu’il a lui-même contribué à l’arrestation des jeunes meurtriers alors qu’il
était encore en poste à Newcastle. Contraint de se replonger dans une période
de sa vie qu’il aurait préféré ne plus avoir à exhumer, il se lance alors, et
nous avec, dans une course poursuite haletante semée de mauvaises surprises. De
quoi ravir tous les amateurs de romans policiers bien ficelés.
LIRE « La
moisson des innocents », Dan Waddell, éd. du Rouergue, 311 p., 21,90 €.
Grace, rescapée d’un tsunami, se rend à York, en
Grande-Bretagne, pour régler la succession de sa marraine, Lucy. Mais dès
qu’elle entre dans la maison de la défunte, la jeune femme est saisie à la
gorge par une odeur putride et un sentiment de malaise qu’elle ne s’explique
pas mais qui ne va plus la quitter. D’autant qu’elle se met à entendre une
voix, celle d’une certaine Hawise et, plus troublant encore, se retrouve
projetée en plein XVIe siècle, sur les traces de cette mystérieuse femme, lors
de visions pour le moins étranges… Pamela Hartshorne réussit ici parfaitement
les transitions entre le présent et un passé qu’elle décrit avec force détails.
Il est difficile de résister à l’attraction de cette histoire insolite portée
par une écriture simple et qui, malgré quelques séquences un peu mièvres, reste
envoûtante. D’autant que le soupçon de suspense qui la pimente est habilement
distillé.
LIRE « La nuit
n’oubliera pas », Pamela Hartshorne, éd. de l’Archipel, 368 p., 21 €.
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