« Il arrive un moment où la vibration de ceux qu’on
aime n’est plus là ». Après une dizaine de romans où passait parfois
l’ombre d’une mère, voici que Sophie Avon fait (enfin !) le récit de son
histoire complexe avec sa mère. Un portrait d’une mère désormais disparue et
qui oblige sa fille à se retourner sur les insouciances partagées, sur les
complicités stimulantes, sur les douleurs infligées. Dans cette ultime
déclaration, l’écrivaine et critique de cinéma à Sud Ouest emporte le lecteur
dans de courts fragments de vie où se révèlent les silhouettes d’une femme
belle mais pas très adulte devenue mélancolique et « sémaphore de sa
propre détresse ». Sans donner le sentiment de solder les comptes, Sophie
Avon scrute ardemment une relation où la protection de la mère valait survie de
la fille. C’est parfois cruel, souvent émouvant quand elle s’interroge : y
a-t-il un âge limite pour être orpheline ?
LIRE « Dire
adieu », Sophie Avon, éd. Mercure de France, 140 p., 14 €.
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