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mardi 25 février 2014

Donna Tartt, et son drôle d'oiseau



Donna Tartt
Le chardonneret est un passereau au plumage bariolé. Ici, il s'agit d’abord d'une toile représentant cet oiseau, enchaîné, peinte par Cabrel Fabritius en 1651. Cette œuvre est exposée à New York dans les années 80, là où Théodore Decker et sa mère vont la découvrir. Ce matin-là, Théo tombe à la fois sous le charme du tableau et d'une jeune fille qu'il croise plusieurs fois. Mais deux bombes explosent dans le musée. La mère de Théo meurt. Théo est blessé. La jeune fille aussi. Théodore accompagne dans ses derniers moments un vieux monsieur qui lui donne une bague à remettre à une adresse new-yorkaise. Théo vole le tableau. Sa vie bascule. Son père a abandonné le domicile conjugal depuis longtemps. Théo est alors recueilli par la famille de son ami le plus proche, une famille très bourgeoise qui sera également frappée par des morts douloureuses. Les services sociaux se démènent et retrouvent le père de Théo. C'est le déménagement pour Las Vegas où Théo fait la connaissance de Boris, un autre ado. Avec lui, vient le temps de la décadence, drogue, sexe (un peu), menus larcins. Le père de Théo et sa nouvelle femme restent aux abonnés absents, comme le père de Boris l'est pour son fils. Et le père de Théo passe l’arme à gauche dans un accident de voiture (victime d’un règlement de comptes ?). Théo fuit et revient à New-York où il devient antiquaire.
Depuis l’affaire du musée, Théo cache son trésor. Personne ne doit savoir qu'il détient « Le chardonneret ». Depuis Vegas, Boris est dans la confidence. Mais Théo veille jalousement et refuse de le montrer, l’enfermant même dans un coffre-fort. Caprice d’enfant, cet enfant que Théo est toujours resté ? Il est temps en effet pour Théo de devenir vraiment un adulte.
Ce n’est pas un thriller, ce n’est pas un roman sentimental, c’est un livre inclassable, phénoménal, c’est le nouveau Dona Tartt, dix ans de travail. C'est très fouillé, ça emmène le lecteur dans tellement de directions, d’univers. Et dans le cœur de Théo. On vit ses drames, on partage ses joies. On s’y attache, inconsidérément.
LIRE « Le chardonneret », Donna Tartt, éd. Plon, 941 p., 23 €.

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