« Memphis et La Spia dorment dos à dos, les genoux
repliés, la main réconfortante d’un espion italien sur la cuisse d’un auteur à
succès vieillissant et perdu à Tanger. » C’est un été qui se termine,
bientôt ce sera l’automne, une autre saison à trois car, outre l’espion
(« une petite main » comme il se définit) et l’écrivain (américain, qui
ne cesse de fuir et de se fuir, entre l’alcool et les barbituriques), il y a
une femme, Lulù,
une sublime actrice lassée des péplums qu’elle tourne à la chaîne, et qui se
rêve « Hol-ly-woo-dienne. » Philippe Fusaro dit la fragilité du
désir, notre incapacité à saisir le bonheur, parle de rédemption aussi (on
songe à l’« Au-dessous du volcan » de Malcolm Lowry). Tout ici est décadence,
légère, presque cruelle, les clichés sont à la noce (la femme fatale, la vie de
palace…) et parfaitement assumés, l’écriture se fait sensuelle, ou hagarde. Un
beau moment d’égarement.
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« Aimer fatigue », Philippe Fusaro, éd. de l’Olivier, 156 p., 15 €.
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