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samedi 15 septembre 2012

On lit, mais on reste à distance

Philippe Djian
Chez Philippe Djian, la victime d’un viol, son personnage principal, est une executive woman. Avec Anne, rencontrée à l’hôpital un jour d’accouchement commun (la première a donné naissance, dans d’atroces douleurs, à Vincent ; le bébé de la seconde est mort-né), elles ont créé une florissante société de production audiovisuelle. Tout va bien, mais rien ne va. Avant même d’avoir été agressée, chez elle qui plus est, et par un inconnu cagoulé qui continue de la harceler téléphoniquement, le quotidien de notre working girl partait à vau-l’eau. Séparation avec le mari (Richard), hystérie avec la mère (Irène), incompréhension avec Vincent, ennui avec Robert (l’amant… le mari d’Anne). Heureusement, au milieu de ce marasme, surgit Patrick, le voisin, un cadre bancaire bien fade. En apparence, seulement…
Par l’écriture, la construction, la solitude qui englue les personnages, on pense beaucoup aux romanciers américains, à Michael Cunningham notamment. Aux toiles d’Edward Hopper, aussi. Malgré une thématique intéressante et d’actualité (la victime d’un viol est-elle en partie responsable de ce qui lui arrive ?), la mayonnaise ne prend pas. La faute en partie à un suspense factice, inutile.
LIRE « Oh… », Philippe Djian, éd. Gallimard, 240 p., 18,50 €.

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