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Philippe Djian |
Chez Philippe Djian, la victime d’un viol, son personnage
principal, est une executive woman. Avec Anne, rencontrée à l’hôpital un jour
d’accouchement commun (la première a donné naissance, dans d’atroces douleurs,
à Vincent ; le bébé de la seconde est mort-né), elles ont créé une
florissante société de production audiovisuelle. Tout va bien, mais rien ne va.
Avant même d’avoir été agressée, chez elle qui plus est, et par un inconnu
cagoulé qui continue de la harceler téléphoniquement, le quotidien de notre
working girl partait à vau-l’eau. Séparation avec le mari (Richard), hystérie
avec la mère (Irène), incompréhension avec Vincent, ennui avec Robert (l’amant…
le mari d’Anne). Heureusement, au milieu de ce marasme, surgit Patrick, le
voisin, un cadre bancaire bien fade. En apparence, seulement…
Par l’écriture, la construction, la solitude qui englue les
personnages, on pense beaucoup aux romanciers américains, à Michael Cunningham
notamment. Aux toiles d’Edward Hopper, aussi. Malgré une thématique
intéressante et d’actualité (la victime d’un viol est-elle en partie
responsable de ce qui lui arrive ?), la mayonnaise ne prend pas. La faute
en partie à un suspense factice, inutile.
LIRE « Oh… », Philippe Djian, éd. Gallimard, 240 p.,
18,50 €.
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