À l’instar de Léonard de Vinci, Michel-Ange avait tous
les talents. Mais lui se définissait avant tout comme sculpteur. On découvre même,
grâce à « Pietra Viva », le très beau roman de Léonor de Récondo (en
photo), qu’il s’était lancé dans la dissection… pour mieux comprendre, de
l’extérieur comme de l’intérieur, le corps humain. Un Michel-Ange dont on ne
sait pas grand-chose, des incertitudes dont la romancière fait son miel en
imaginant une intrigue aussi sensuelle que troublante, dont la force tient en
des personnages proprement envoûtants.
Pourquoi
s’intéresser à Michel-Ange sculpteur ?

Pourquoi aimait-il
tant le marbre ?
Michel-Ange était l’un des rares artistes à chercher
lui-même son matériau. Le marbre est cette « pietra viva », cette pierre
fraîche qui vient d’être coupée. C’est du calcaire fait de coquillages
fossilisés. C’est donc de la vie. Michel-Ange redonne vie à la pierre.
Dans ce village,
lui qui n’a toujours vécu que pour lui-même, va s’ouvrir aux autres.
Je raconte le cheminement intérieur d’un homme verrouillé
à l’intérieur depuis que sa mère est morte quand il n’était qu’un enfant. Il a
décidé qu’il allait dominer le monde et les autres en maîtrisant la beauté
absolue. Mon roman est tendu vers l’instant où l’artiste va être dépassé par sa
vision du monde, ce moment où sa vie bascule, où sa mémoire lui revient, où il
accepte les autres. Il va littéralement s’extraire de lui-même.
Il ne sera plus
jamais le même ?
Oui, ce lâcher prise dans sa vie, on le sent dans son
art : ses statues resteront presque toutes inachevées. Au début de son
œuvre, il voulait dominer l’élément. Mais, après Carrare, le doute s’installe
en lui.
LIRE
« Pietra Viva », Léonor de Récondo, Sabine Wespieser éditeur, 228 p.,
20 €.
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