
Un
portrait de femme tendu à l’extrême, absolument hypnotique, captivant de la
première à la dernière ligne.
LIRE « Mudwoman »,
Joyce Carol Oates, éd. Philippe Rey, 563 p., 24 €.

LIRE « La
fabrique du monde », Sophie van der Linden, éd. Buchet-Chastel, 156 p., 13
€.
Troisième volet de la « Trilogie du Caucase »
entamée avec l’excellent « Caucase Circus » (qui vient de sortir en
Babel), « La gloire n’est plus de ce temps » de Julia Latynina - journaliste
politique très critique envers le régime russe actuel - est encore plus sombre
que les deux précédents opus, mais non exempt d’humour : ça canarde sec, dans
cette palpitante tragédie contemporaine mêlant religion, amour, pouvoir et
corruption.

Zaour, le président d’une petite république du Caucase,
se fait dégommer pour avoir voulu faire entrer sa région dans l’ère moderne
autrement que par la loi du flingue, en l’occurrence par la construction d’une
plateforme gazière. Montagnard austère entré dans la religion de la gâchette,
son frère va débusquer les suspects dans les moindres fourrés, aidé par le
Russe Kirill, consultant technique « mais pas que », dont les
principes passent fissa à la moulinette sanglante.
LIRE « La
gloire n’est plus de ce temps », Julia Latynina, éd. Actes sud, 543 p., 23,80
€.
Impossible
de résumer la vie de Nombeko, fillette d’un ghetto sud-africain chargée de
vider les latrines publiques, devenue adulte encombrée d’une bombe atomique en
Suède, tant les rebondissements foisonnent dans le nouveau roman de Jonas Jonasson.
Enfermée au service d’un ingénieur ignare auquel elle demande une nouvelle
brosse à récurer en échange de la réponse à une équation nucléaire, l’analphabète
Nombeko est parfaite de sang-froid parmi ses compagnons déjantés qui vont la
propulser dans les sphères de la diplomatie internationale : des frères
jumeaux au prénom identique, une anarchiste colérique, le président chinois Hu
Jintiao, le roi de Suède et son premier ministre, un potier parano…

Ceci
est un conte de fées à l’usage des moyennes (et grandes) personnes, qui aurait
sans doute plu au Vernon Sullivan/Boris Vian de « Elles se rendent pas
compte », et on s’en délecte comme tel.
LIRE « L’analphabète
qui savait compter », Jonas Jonasson, éd. Presses de la cité, 476 p., 22 €.
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