La quatrième de couv ‘ annonce une entreprise littéraire
bien casse-gueule. Une jeune Belge, Caroline de Mulder, s’attaque au mythe
Presley. Elvis the Pelvis, et ses déhanchements qui affolaient l’Amérique
pudibonde des années 50. Elvis the King, les fans déchaînés, une pure folie.
Elvis le roi bouffi, mort le 16 août 1977 de trop de tout. Caroline de Mulder détricote
la vie de la rock star en racontant, en parallèle, la décadence de John White,
un personnage de fiction celui-là, un vieil Américain oublié à Paris.
Entreprise périlleuse mais parfaitement réussie, avec cette tendresse vénéneuse
de l’auteure pour ces deux personnages sur une pente plus que glissante. Plus
Elvis et John dégringolent dans la vulgarité, l’abandon de soi et la solitude, et
plus on s’attache à leurs pompes pailletées mais usées. Question subsidiaire à
miss de Mulder : et si les deux n’en faisaient qu’un ?
Laurent Gentilhomme
LIRE
« Bye Bye Elvis », Caroline de Mulder, éditions Actes Sud, 288 p., 20 €.
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