Le bref récit est ce qui convient dans la circonstance, car
les situations de ces treize nouvelles sont pour l’essentiel d’une interminable
banalité. Cela dit, amours, caprices et compagnie, ce sont celles qui font le
quotidien du monde et nourrissent son histoire de toute éternité. La banalité
de la réalité n’est pas dénuée d’importance. C’est pourquoi ces nouvelles ne
sont pas que des coups de projecteur sur un moment ciblé, ce sont des balayages
sur des vies entières passées au pinceau du scanner. Au bout de l’épisode, il
reste des images à ranger au rayon des archives, dans le tiroir obscur des
expériences vaines et qui n’éclairent rien. La dernière nouvelle, celle qui
donne son titre au recueil - « éponyme » comme on vous le serine
aujourd’hui - est une superbe illustration de l’inutilité qu’il y a à revenir
sur des occasions manquées. Cette inutilité qui a aussi des raisons d’être.
LIRE « Brefs récits pour une longue
histoire », Roger Grenier, éd. Gallimard, 140 p., 13,90 €.
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