Deux femmes
absentes et sans nom sont les deux pôles entre lesquels oscille cette nouvelle
enquête du commissaire finlandais Kimmo Joenta, l’une menant à l’autre par ses
intuitions, l’autre renvoyant à un passé sensible. L’assassin d’une femme dans
le coma a tué en versant des larmes sur le drap, dans l’intimité de la
chambre ; celui de crimes soigneusement mis en scène, exclusivement
d’hommes, a pris soin de choisir et de séduire son public. Mis sur la piste de
la morte sans nom par sa petite amie Larissa, Kimmo cerne peu à peu l’assassin,
plonge dans son enfance troublée, creuse sa douleur, éprouve, même, sa peine.
Si les ingrédients du polar scandinave classique sont ici réunis, l’Allemand
Jan Costin Wagner, par son style introspectif tout en ellipses, emporte son
lecteur loin dans l’indicible, là où se confondent les personnages dans la
brume qui rend grise toute réalité.
A.V.
LIRE « Lumière dans une maison
obscure », Jan Costin Wagner, éd. Jacqueline Chambon, 314 p., 22,80 €.
Voler
les voleurs, c’est le boulot d’une équipe clandestine de spécialistes (des
alarmes, de l’informatique, de la finance…), menée par Carr, ex-CIA, pour le
compte d’un puissant commanditaire. Mais détrousser les grands trafiquants et
escrocs internationaux est un jeu dangereux : deux membres du team de Carr
ont été tués dans un guet-apens. A la suite d’une trahison ? Bonjour
l’ambiance dans le groupe, lancé depuis des mois dans une combine complexe et
risquée pour dépouiller un richissime bandit de la finance…
Passionnant
de bout en bout, « A qui se fier » réserve d’excellents moments
d’action et de suspense. Mais Spiegelman a aussi su donner de l’épaisseur à ses
personnages, dont il a évité de faire des surhommes. Notamment Carr, en butte
au casse-tête de la mise au point du piège pour voler le milliardaire pourri,
mais également aux prises avec une série de difficultés personnelles. Oui, à
qui se fier ?
J.B.
LIRE « A qui se
fier », Peter Spiegelman, éd. du Seuil, 403 p., 21,80 €.
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