En juillet, le narrateur, qui ressemble à l’auteur, se
pose dans les Dolomites. Il escalade des montagnes, dit quelques bonjours, et
il écrit quand il a de quoi : « l’écriture reste pour moi une fête, pas
une obligation ». Un jour, installé dans une auberge à travailler sur une traduction
du yiddish, il se retrouve à la table voisine d’un ancien nazi perpétuellement
en fuite depuis la fin de la guerre, et de sa fille. Ces deux-là vont être chavirés
par la présence du narrateur, pour des raisons bien différentes. Jusqu’au
drame…
Erri de Luca s’empare de cette rencontre improbable pour
nous amener, une fois de plus, à son altitude de philosophe aux mains
calleuses. Tant a déjà été écrit sur la Shoah, sur l’éternel balancier
responsables/coupables, et pourtant la voix d’Erri de Luca sonne comme inédite.
Se demandant notamment si « le tort du soldat” tient dans l’obéissance ou
la défaite ? Une lecture indispensable.
LIRE « Le
tort du soldat », Erri de Luca, éd. Gallimard, 90 p., 11 €.
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