Sombres nuages sur Nimbus, une scierie perdue loin au
bout d’une voie ferrée gauchie, au cœur d’une immense forêt-marais de cyprès
géants de Louisiane, dans les années 20. Une époque où le poison du racisme
semble aller de soi et où l’écologie n’existe pas encore.
« Coupés de tout par la boue et les arbres », envahis
d’alligators et de serpents mortels, les bûcherons costauds comme des gorilles
s’étourdissent de gnôle frelatée et de bagarres. Byron, revenu traumatisé de la
Grande Guerre, en rupture avec sa famille, maintient brutalement l’ordre dans
ce bout de Far-West des bayous. Mais il gêne les mafieux qui tiennent le saloon
et les quelques prostituées, et qui sont prêts à toutes les bassesses et
ignominies… La mort rôde…
Ce roman séduisant marqué par des pages très fortes
(notamment sur la guerre) voit se débattre des personnages charpentés ravagés
par la violence autant qu’ils ravagent la nature.
LIRE « Le
Dernier arbre », Tim Gautreaux, éd. du Seuil, 412 p., 20 €.
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