« Voilà à quoi j’ai droit. Tous les soirs, dans mon
lit, Radio Héréditaire en direct des murs, spectacle à domicile. » Elle
est enceinte, d’un type formidable, l’homme parfait (elle a bien couché avec
une centaine d’autres avant lui), ça pourrait ressembler au bonheur. C’est
l’enfer. Elle entend des voix, ceux de la famille « qui veut me garder, me
posséder. » Elle a commandé un brouilleur d’ondes, en provenance de Chine.
Aucun effet. Elle cherche du réconfort chez ses parents, bien incapables de l’exprimer.
Chez eux, « une naissance est toujours considérée comme le présage d’un
décès. […] Ainsi, mon bébé va remplacer quelqu’un, mais qui ? Pourvu que
ce ne soit pas toi, chuchote ma mère. Pourvu que ce ne soit pas moi, pense mon
père. » Le bébé grossit, la panique prend toute la place. Claire Castillon
navigue au gré d’une plume cinglante, tremblée, entre folie et humour noir. La
maternité, sur l’air du complot. Brrr.
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« Eux », Claire Castillon, éd. de l’Olivier, 150 p., 16 €.
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