Liens du sang et liens du cœur ne vont pas toujours de
soi. Les portraits d’un grand-père, hors norme, du fils, adolescent de 40 ans,
et de Malo, enfant de ce dernier, tout en finesse, en témoignent ici.
Le temps d’un été, sur décision des parents séparés,
englués dans leurs contingences personnelles et professionnelles, le grand-père
sera la planche de salut pour garder le petit Malo. Entre la personnalité en
devenir du gamin de 6 ans et celle de son « Grand Paria », loup solitaire, râleur
et nostalgique d’« autrefois », la magie lentement s’opère. Et c’est dans le
puits de l’ancien et du nouveau monde que les deux êtres au bout de la chaîne
découvriront leur propre « maillon » pour ne pas se quitter, pas encore. Une
écriture d’une grande acuité, teintée d’humour et de tendresse, poignante
aussi, sur la portée inattendue de choix et de non-choix sur le cours d’une
vie.
LIRE « Le
réveil du cœur », François d’Epenoux, éditions Anne Carrière, 254 p., 18
€.
17 ans. À l’âge où ses congénères entrent tant bien que
mal dans la « vraie vie », Charlotte rédige, à l’attention du juge, le récit de
ses dix dernières années de vie familiale passées dans la cave. Là où son «
géniteur » un beau jour l’avait reléguée jusqu’à l’enchaîner après une fugue
ayant mal tourné. Victime d’un père brutal et manipulateur sous des dehors
solaires, abandonnée par une mère battue, Charlotte par la lecture essaie
malgré tout de se construire. En dépit du silence dont elle s’entoure pour
échapper aux regards et questions de ses congénères du collège, puis du lycée,
une porte, inespérée et secrète, s’ouvrira pour elle. Un récit prenant, écrit à
la première personne, sujet à de multiples questionnements sur la construction
de soi quand le monde alentour semble figé dans l’impuissance, la lâcheté,
l’ignorance, la suspicion et l’indifférence.
LIRE « Et je
prendrai tout ce qu’il y a à prendre », Céline Lapertot, éd. Viviane Hamy, 191
p., 17 €.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire