Dans
la veine de « L’immeuble Yacoubian », Alaa El Aswany signe un roman
fourmillant de personnages, brossant admirablement une relation
dominants-dominés au Caire entre 1945 et 1948. L’ordre est bien établi :
les colons anglais dominent le pays, dirigé par un roi fainéant corrompu, les
serviteurs sont serviles et les pauvres courbent l’échine. Ruinée, la noble
famille Hamam quitte la Haute-Egypte pour s’installer au Caire. A travers les
trajectoires de chacun de ses membres – les parents, deux fils et une fille -,
l’auteur passe de l’intimité de la maison au monde de l’éducation, des
coulisses de l’Automobile club, palace réservé aux étrangers et à
l’aristocratie locale, aux méandres de la révolte socialiste. On plonge au cœur
des pouvoirs… mais des fêlures apparaissent, la révolte est en germe et le
lecteur pressent à quel point cette société n’est pas loin de craquer.
LIRE « Automobile
club d’Egypte », Alaa El Aswany, éd. Actes sud, 541 p., 23,80 €.
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