Chiche ! La belle Camille et Malo, son frère, tentent
l’expérience des vendanges, pourquoi pas ? Ils débarquent ainsi dans un domaine
de Champagne pour jouer du sécateur et essayer de tenir le choc de ce travail
exigeant. Mais ils ignorent que l’exploitation viticole a d’étranges patrons.
Octave, défiguré, handicapé, et Andréas, à demi fou, vivent reclus, toujours
marqués, dix ans après, par la mort atroce de Laure, la fiancée d’Andréas.
Hélas, Camille ressemble beaucoup à cette Laure... La vie des deux hommes,
raccommodée mais toujours déchirée, va-t-elle éclater ? Et voilà que Malo
disparaît, peu après s’être violemment opposé à Octave. Y a-t-il un assassin dans
les vignes ?
Sandrine Collette, Grand Prix de littérature policière
2013 avec « Des Nœuds d’acier », sait capter le reflet des âmes et des pensées
secrètes dans les regards. Elle donne un goût amer à ses raisins de la colère,
et distille la peur…
LIRE « Un vent
de cendres », Sandrine Collette, éd. Denoël, 255 p., 18 €.
Comment Abigail pourrait-elle oublier un tel cauchemar ?
A 15 ans, elle a vu ses parents, membres de l’ANC de Mandela, assassinés par un
commando blanc anti-apartheid dont l’un des soldats, Léon, lui a permis de
s’échapper in extremis. Devenue juriste dans la haute administration de la
nouvelle Afrique du Sud, Abigail est contactée par son sauveur de jadis : les
militaires de l’ex-commando sanglant sont exécutés un à un, et Léon craint pour
sa vie. Abigail et le fantasque psychiatre des prisons Yudel Gordon enquêtent.
L’ombre d’un psychopathe rôde. Qui s’y connaît pour brouiller les pistes…
Dans ce quatrième roman plutôt bien mené autour de Yudel Gordon (après
notamment le touchant « La Nuit divisée » interdit du temps de l’apartheid), Ebersohn
se garde de tomber dans le manichéisme : la nouvelle Afrique du Sud reste en
proie à la violence, à la corruption, aux haines croisées, au racisme de tous
bords…
LIRE « La
Tuerie d’octobre », Wessel Ebersohn, éd. Rivages, 413 p., 10,65 €.
Un geste de trop, et la pauvre vie de Coyle, misérable
métayer vers 1830 en Irlande, va basculer. Hamilton, son propriétaire, aussi
mauvais que puissant, a voulu l’expulser. Ce quasi-serf désespéré a résisté. Et
tué accidentellement son maître…
Abandonnant femme enceinte, fillette et ferme-taudis, Coyle s’enfuit.
Une cavale pour échapper au colosse Faller, homme-lige de Hamilton et assassin
retors… Mussé dans les bois puis planqué dans d’obscures tavernes, Coyle va croiser
paysans traîtres, mendiants bancroches, compères de malheur, et tenter
d’embarquer pour les Amériques. Or Faller est un tigre impitoyable au flair
très aiguisé…
Ce premier roman révèle un écrivain superbe, lyrique
(belle traduction !), qui sait tisonner la tension, faire éclater la violence
mais aussi capter magnifiquement les couleurs, entendre le chuintement de la
terre sous une averse et respirer « l’air virginal » d’un matin…
LIRE « Un ciel
rouge, le matin », Paul Lynch, éd. Albin Michel, 304 p., 20 €.
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