Balancé
à l’eau par son père désespéré, un enfant est recueilli par un vieillard, vivant
isolé au bord du lac en compagnie de son petit-fils. Devenu enfant-poisson à
écailles et branchies, cet individu privé d’identité et élevé à l’insu de tous
présente cette capacité de résilience à faire pâlir d’envie les enveloppes
vides que nous sommes devenus, semble dire Gu Byeong-mo dans « Fils de
l’eau ». Sur le mode de la fable poétique et sensible, l’auteur oppose des
êtres pétris de violence à cette créature unique, privée de toute culture,
libre, enviable.

Roman
doux-amer plutôt touchant, « Adieu le cirque » croise le regard d’une
Chinoise d’aujourd’hui, que la misère a poussée, comme nombre d’autres jeunes
filles de son pays, à épouser un Coréen via une agence de rencontres
spécialisée, et celui du frère du jeune marié. Sous la douceur des arbres en
fleurs, pointent l’amertume et la solitude.
Se
voulant satire de la société coréenne actuelle, « Le placard », de
Kim Un-Su, emporte le lecteur dans un tourbillon de personnages loufoques. Pour
tromper l’ennui dans son travail administratif de petit bureau, un trentenaire
ouvre un placard d’où émergent de drôles de gens, dont un homme auquel pousse
un ginkgo au bout du doigt. On pense au film « Brazil », en moins
drôle.
LIRE « Fils de
l’eau », Gu Byeong-mo, éditions Philippe Picquier, 194 p., 18,50 €.
« L’étrangère », Eun-Ja Kang, éd. du Seuil, 279 p., 19 €.
« Adieu
le cirque », Cheon Un-yeong, éd. Serge Safran, 259 p., 18,50 €.
« Le
placard », Kim Un-Su, Ginkgo éditeur, 354 p., 21 €.
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