Dov Shatz, écrivain israélien en lice pour le Nobel, se « lâche »
devant un journaliste durant la promotion de son dernier livre. Il évoque
notamment la « nécessité d'un
Nuremberg pour juger des crimes d'Israël »... Provocation ?
Sans doute, d'autant que c'est une excellente promotion. Mais c'est aussi un
suicide sentimental : Shatz se coupe, ou en tout cas s'éloigne, de ceux
qu'il aime, et qui l'aiment. Des lecteurs, de sa fille, devenue pieuse, ou
encore de son ex-femme, qui laisse le mot « abject » sur son répondeur. Il cultive la haine,
dans ce pays où elle pousse trop bien. Elle prend le visage épais d'un homme
triste, qui a perdu sa femme dans un attentat. Et la tension monte à mesure que
le Nobel se précise... Voici un petit roman admirable, finement écrit, tissé
avec des voix diverses et qui dit bien mieux que les analyses les plus érudites
la complexité de la vie aujourd'hui à Jérusalem.
LIRE « Un
Nouvel an de pierres », Shmuel T. Meyer, éd. Gallimard, 137 p., 13,90 €.
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