Elles sont sœurs, réfugiées dans trois appartements de ce
qui reste du palais familial à Cagliari, Sicile. Le reste a été vendu. L’aînée,
Noemi, se bat pour reconquérir le faste d’antan. Maddalena, et son mari
Salvatore, rêvent quant à eux d’avoir un enfant. Le sexe, ils le font matin,
midi, soir, voluptueusement, outrageusement, mais point de bébé à l’horizon.
Enfin, la cadette rate tout, c’est même pour cela qu’on la surnomme « la
comtesse de ricotta », molle comme le fromage de même nom, « la
réalité entière blesse son cœur fragile ».
Bref, le palazzo est fragile, délabré, et ces trois vies
aussi. On rafistole comme on peut, les murs comme les âmes, une victoire
annonce la prochaine défaite. Et réciproquement. Et le lecteur s’amuse autant
qu’il est ému de la grâce que met Milena Agus à raconter l’espoir et le
désespoir qui étreignent ces femmes jetées sur le grand-huit de l’amour.
LIRE « La
comtesse de Ricotta », Milena Agus, éd. Liana Levi, 128 p., 7,50 €.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire