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vendredi 26 avril 2013

Un inédit de Jacques Chessex


Jacques Chessex assiste à l’enterrement d’un voisin. On pleure dans la petite église. L’auteur pensait se sentir léger, au cœur du culte protestant où il reconnaît « l’austérité du remords. » Mais, sur son banc, la cérémonie, les paroles prononcées, le tintement d’une cloche, le plongent dans une « démence calme ». Des visages reviennent à lui, pour lui seul : celui de son père, suicidé il y a un demi-siècle, celui d’une infirmière enflammée dans un rituel sadomasochiste, et, surtout, celui d’un lycéen qui était venu le voir pour échanger sur la mort, le thème central chez Chessex. L’auteur avait été désemparé face à la demande, le jeune homme s’était jeté d’un pont deux jours plus tard. La culpabilité est là, mais on a continué de vivre. Le voisin était un homme bon, Chessex était-il mauvais ? « Comparer devient l’enfer. » « Hosanna », récit posthume de l’auteur, d’une brûlante sensualité, est purement saisissant.
LIRE « Hosanna », Jacques Chessex, éd. Grasset, 124 p., 12,90 €.

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