Un nouveau Houellebecq, c’est forcément un événement.
Même s’il s’agit de poésie. Depuis ses débuts, le Goncourt 2010 (avec « La
Carte et le territoire ») alterne entre la prose et ses bouts rimés,
fragments épars pour lesquels il est difficile de parler d’œuvre. Si au départ,
avec « Rester vivant » (1991) ou « Le Sens du combat », quelques
irréductibles avaient pu crier au génie post-moderne, la perplexité (au mieux)
ou l’ennui (au pire) nous prend tout au long de son nouveau recueil,
« Configuration du dernier rivage ».

Pour se réjouir, pour le style, le culot, l’originalité,
on se tournera, comme souvent, vers la Belgique, d’où nous vient Jean-Pierre Verheggen.
L’auteur, entre autres, et aux éditions Gallimard s’il vous plaît, de
« Sodome et grammaire » ou de « Ridiculum vitae », a décidé à
septante ans qu’il était temps de faire un bilan à sa façon, en exigeant ni
plus ni moins de se voir attribuer le « Prix Nobelge » ! D’où ce
dossier de candidature jubilatoire et absurde, entre l’Almanach Vermot et les
Monty Python, comprenant le rappel de toutes les distinctions déjà glanées, des
métiers d’appoint exercés, des ouvrages inédits… ainsi que de textes
biographiques plus personnels où, sous le « nonsense » pointent les
dégâts de l’âge. Sans oublier de navrants, mais pas sots, aphorismes :
« Pire que l’intégrisme religieux, l’intégrisme élogieux et ses
grand-messes avec génuflexions. » Laissons Verheggen se définir
lui-même : « Osons nous déclarer Roi bouffon - et bonne poire
poétique ! –, bonne poire certes mais éthylique rusé ! »
LIRE «
Configuration du dernier rivage », Michel Houellebecq, éd. Flammarion, 102 p.,
15 €.
« Un jour, je serai Prix Nobelge », Jean-Pierre
Verheggen, éd. Gallimard, 134 p., 15,90 €.
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