Dans les années 80, Alberto Manguel et Gianni Guadalupi ont
rédigé un fascinant « Dictionnaire
des lieux imaginaires », traduit en français en 1998 par Actes Sud.
On y découvrait la carte du pays d'Oz, celle de l'île au Trésor de Stevenson ou
encore la silhouette du château de Dracula.
Aujourd'hui, Umberto Eco publie une « Histoire des lieux de légende ». La
différence ? Le sujet n'est pas exactement le même : ces lieux-ci,
des hommes ont vraiment cru qu'ils avaient existé, et ils sont même partis à
leur recherche. La forme diffère également : on ne trouve pas de notices
synthétiques, mais de classiques chapitres dans lesquels maître Eco parle comme
depuis une chaire, poussé par le flot de son érudition.

Par une démarche assez similaire (mais ici les images sont
remplacées par des cartes), Olivier Le Carrer propose un très original « Atlas
des lieux maudits », regroupés en trois familles : les coins
paisibles qui ne demandaient rien à personne et qui se sont retrouvés frappés
par une injonction d’ordre mystique ou par un phénomène surnaturel ou
paranormal ; les endroits qui, pour toutes sortes de raisons naturelles
(climat, volcan, colonies de sales bestioles…), rendent la vie…
infernale ; et ceux rendus invivables du fait de l’activité humaine. Des
pages, entre érudition et ironie, où l’auteur rappelle « combien le
malheur d’un lieu doit à l’imagination débordante de l’homme. »
Hervé de Chalendar et J.L.
LIRE
« Histoire des lieux de légende », Umberto Eco, éd. Flammarion, 480
p., 35 €.
« Atlas des lieux maudits », Olivier Le Carrer,
éd. Arthaud, 138 p., 25 €.
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