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mardi 31 décembre 2013

Un polar rigolo



Mais qui en veut à John-Fitzgerald Dumont alias Fitz, trentenaire fringant, fêtard, coureur de jupons, profession : dealer de coke ? Grâce au mystérieux Bob - hacker de son état -, Fitz entend un intrus qui s’est introduit chez lui s’exclamer « Mais je fais quoi du corps ? ». S’en suit pour Fitz et ses compères Deborah et Moussah une course poursuite pittoresque et semée d’embûches à travers Paris et sa banlieue. Mais de quel corps parle-t-on ? Qui est ce personnage croisé par Fitz alors qu’il venait livrer de la poudre à un député très en vue… député retrouvé sans vie peu après ? Quel est le rôle de la femme chez qui il s’est réveillé en début de roman ?
Avec un brio certain, maniant un humour pour le moins décapant, Olivier Gay nous installe dans la tête de Fitz, son héros aux mille facettes, tout en nous conviant, entre les mailles de son polar, à une visite de Paris. Un pur moment de plaisir.
LIRE « Mais je fais quoi du corps ? », Olivier Gay, éditions du Masque, 299 p., 16 €.

lundi 30 décembre 2013

Un polar conseillé par Anne Vouaux



Il est toujours de bon augure d’ouvrir un livre édité par Jacqueline Chambon, et ce polar allemand ne déroge pas à la règle : jubilatoire, haletant, efficace, dans un contexte de technologie numérique dernier cri et de montages financiers pourris, à deux poils de chèvre de l’esthétique gore du XIVe siècle. Car chèvre il y a, morceaux de cadavre mis en scène avec des restes humains, semés ici et là dans Berlin par - en témoignent les images des caméras de surveillance - un moine encapuchonné. Chargé de l’enquête, le commissaire Martin Zollanger, flic de l’ex-RDA, va croiser le chemin d’une jeune marginale convaincue que son frère a été suicidé contre son gré, informaticien sans doute bien trop informé des combines d’une grosse banque. Yuppies véreux, pantins politiques, ancien tortionnaire de la Stasi, cyber-marginaux, religieux : tels des pixels, tous composent une sacrée image du Berlin d’aujourd’hui.
LIRE « Torso », Wolfram Fleischhauer, éd. Jacqueline Chambon, 409 p., 23,50 €.

jeudi 26 décembre 2013

Vaudeville glauque



Il est à Rome pour enquêter sur l’actrice pornographique Claudia Koll. Il veut un entretien, elle lui échappe. Du porno, par contre, il va en avoir, de l’inattendu, du pathétique, un film X visionné dans une chambre d’hôtel avec un certain Francis. Il rentre à Paris, bidonne son article, et paf, il apprend que le gars de la chambre d’hôtel est à l’hôpital, dans le coma. Sa quasi-veuve veut que notre reporter vienne lui rendre visite, il obéit. Bientôt, elle voudra davantage, suivez mon regard. Le vaudeville, catégorie glauque. La sainte-nitouche, son amant, et le mari qui se meurt à l’hosto. L’amant, du coup, il se verrait bien en pole position. Mais il suffit pas de coucher au Formule 1 pour remplacer le mari, elle lui garde le pire pour la fin. « Qui est trompé, qui ne l’est pas ? Profonde et vaste question » à laquelle répond, faussement nonchalant, réellement brillant, un David di Nota très en verve.
LIRE « Ta femme me trompe », David di Nota, éd. Gallimard, 138 p., 15,90 €.

mercredi 25 décembre 2013

Les meilleures ventes



Romans

1. « Au revoir là-haut », Pierre Lemaitre, éditions Albin Michel, 22,50 €.
2. « L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », Romain Puértolas, éditions Le Dilettante, 19 €.
3. « Doctor Sleep », Stephen King, éditions Albin Michel, 25 €.
4. « Vengeance en Prada : le retour du diable », Lauren Weisberger, éditions Fleuve noir, 19,90 €.
5. « L'analphabète qui savait compter », Jonas Jonasson, éditions Presses de la Cité, 22 €.
6. « Le sang de la trahison », Hervé Jourdain, éditions Fayard, 8,90 €.
7. « Ainsi résonne l'écho infini des montagnes », Khaled Hosseini, éditions Belfond, 22,50 €.
8. « Le quatrième mur », Sorj Chalandon, éditions Grasset, 19 €.

Essais et documents

1. « Voyages en absurdie : chroniques », Stéphane De Groodt, Christophe Debacq, éditions Plon, 15,90 €.
2. « Hexagone : sur les routes de l'histoire de France », Lorànt Deutsch, éditions Michel Lafon, 19 €.
3. « Du bonheur : un voyage philosophique », Frédéric Lenoir, éditions Fayard, 18,00 €.
4. « Sur les épaules de Darwin, volume 2, Je t'offrirai des spectacles admirables », Jean-Claude Ameisen, éditions Les Liens qui libèrent, 22,50 €.
5. « Le grand café des brèves de comptoir », Jean-Marie Gourio, éditions Robert Laffont, 23 €.
6. « La vérité et rien d'autre : autobiographie », Mike Tyson, éditions des Arènes, 21,50 €.
7. « C'est quoi ce bordel ? », Laurent Baffie, éditions Kero, 15,90 €.
8. « On a tiré sur le Président », Philippe Labro, éditions Gallimard, 20 €.
9. « Cinq méditations sur la mort : autrement dit sur la vie », François Cheng, éditions Albin Michel, 15 €.

SOURCE Ipsos/Livres hebdo. Ventes du 16 au 22 décembre

vendredi 20 décembre 2013

Qu’est devenu Dan, l’enfant de « Shining » ?



Il est des histoires qu’on n’oublie pas. « Shining » est de celles-là… surtout après l’adaptation qu’en fit au cinéma Stanley Kubrick. Stephen King (en photo) a été interpellé bien des fois sur ce qu’avait pu devenir Dan Torrance, ce garçon qui voyait des fantômes et qui avait failli mourir sous les coups de son père devenu fou dans l’Overlook hotel, un palace isolé de tout par la neige dans le Colorado.
Stephen King
Le romancier américain nous aura fait attendre 35 ans, mais voici enfin des nouvelles de Dan. « Docteur Sleep » raconte son destin, de l’enfance à l’âge adulte, et l’alcoolisme comme trait d’union avec son père. L’alcoolisme, avec la déchéance et l’errance qui en résultent. L’alcoolisme avec le soutien des alcooliques anonymes… et la rédemption. C’est certainement la partie autobiographique du roman car, comme le note l’auteur en fin d’ouvrage : « L’homme qui a écrit « Docteur Sleep » est très différent de l’alcoolique de bonne volonté qui a écrit « Shining » ».
Mais, chez Stephen King, le fantastique n’est jamais loin. Ici, Dan est rongé par un Don, celui de voir et de ressentir des choses comme personne. Un fardeau qu’il fuit dans l’alcool, la drogue et en parcourant les Etats-Unis. C’est à Frazier, une petite ville du New Hampshire, qu’il va d’abord trouver l’apaisement. Il y trouve un job dans une maison de retraite, ne boit plus… et bientôt la rumeur murmure qu’il aiderait les mourants à passer de l’autre côté avec une incroyable sérénité. Non loin de Frazier grandit une enfant, Abra, elle également exceptionnelle. À eux deux, ils vont devoir affronter le Nœud Vrai, un groupe de faux-touristes qui parcourt l’Amérique du Nord en camping-car, un groupe doté de la vie éternelle à condition de pouvoir se nourrir de la « vapeur » détenue par certains humains, surtout  celle des enfants, plus « pure ».
Tout est alors en place pour que Stephen King nous livre l’un de ses meilleurs romans. Certes  moins explosif et destructeur que bon nombre de ses histoires. Certainement plus profond, plus personnel, même dans sa part de fantastique.
LIRE « Docteur Sleep », Stephen King, éd. Albin Michel, 584 p., 25 €